Le 6 octobre dernier, le gouvernement a annoncé son Plan de sobriété. Et la grande nouvelle, c’est qu’il concerne tout le monde : des institutions aux industriels, en passant le citoyen lambda. Mais que propose ce plan et à quelles fins ?
Elisabeth Borne, Première ministre, a annoncé début octobre que le plan Sobriété du gouvernement s’inscrit dans l’accélération du dérèglement climatique et dans la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Le but à court-terme : s’affranchir des aléas géopolitiques et devenir le plus autonome possible en énergie. Il s’agit donc d’avoir en ligne de mire la transition énergétique de la France en sortant de sa dépendance aux énergies fossiles et en réduisant de 40 % sa consommation d’énergie d’ici 2050 – le tout, afin d’atteindre la neutralité carbone à long-terme. Un bien beau programme, mais comment allons-nous en arriver là ?
Qui cela concerne ?
Tout le monde va mettre la main à la patte pour avancer ensemble vers la transition énergétique ; le slogan de la campagne de sensibilisation est d’ailleurs “Chaque geste compte”. Le plan rassemble de nombreuses mesures par secteurs : les transports, les bâtiments, l’État, les collectivités territoriales, les entreprises, les particuliers, le sport et la culture. Pour tous, même combat de base, à savoir : température maximale de chauffage, travail en horaires décalés, télétravail, covoiturage… Mais chacun aura des dispositifs précis à mettre en place en fonction de ses besoins et contraintes. Pour accompagner ces prérogatives, des chartes sont distribuées aux secteurs concernés, comme par exemple la charte des “15 actions concrètes” pour les entreprises : elle rassemble 15 mesures pour lutter contre le gaspillage, mieux gérer leur consommation, soutenir la mobilité durable ou encore repenser l’organisation du travail. On y retrouve des conseils sur la température des locaux, l’éclairage intérieur la nuit, l’isolation des bâtiments ou encore l’usage du Wifi plutôt que des forfaits mobiles au bureau. En signant cette charte, les entreprises s’engagent entre autres à regrouper les déplacements et n’avoir recours au transport aérien que si le train ne permet pas de faire le même trajet en moins de quatre heures. Enfin, sur la base du volontariat, les entreprises s’engageront à présenter un plan sobriété au comité social et économique et aux délégués syndicaux. Un ambassadeur sobriété énergétique sera également désigné.
Pour les ménages, ça change quoi ?
Pour les particuliers, cinq grands mesures sont à implanter chez soi :
- Régler son chauffage à 19 degrés maximum
- Régler son chauffe-eau à 55 degrés tout en privilégiant les douches aux bains
- Éteindre les appareils électroniques en veille
- Décaler l’utilisation de ses appareils électriques au moment des heures creuses, ces périodes durant lesquelles la demande en électricité du réseau est la moins importante ; souscrire une offre d’électricité avec option Heures Pleines/Heures Creuses est alors recommandé
- Installer un thermostat programmable sur les appareils de chauffage
Pour accompagner ces efforts, les fournisseurs d’énergie sont incités (pas encore obligés) à proposer des primes et des remises sur la facture de leurs clients. Les consommateurs qui arriveraient à réduire leur consommation seraient alors récompensés.
Des outils et des aides pour accompagner ces mesures
Afin d’indiquer aux ménages les périodes de forte tension sur le réseau électrique, l’outil Ecowatt a été conseillé. Il est géré par RTE, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité de France. Si la baisse de consommation est insuffisante, des coupures d’électricité peuvent se produire. Grâce à la plateforme, les consommateurs ont chaque jour une notification de l’état du réseau, avec une couleur verte, orange ou rouge. En cas d’alerte rouge sur ce réseau, les consommateurs seront prévenus et réagiront en faisant plus d’économies d’énergie et cela permettra ainsi d’éviter des black-outs. Mais le plan du gouvernement est censé être pensé pour passer l’hiver sans coupure, à voir donc si cela suffit sur la durée.
Car pour réellement avoir un impact significatif sur sa facture, et surtout pour la planète, il s’agit de repenser totalement sa façon de consommer, quitte à investir dans sa propre transition énergétique. Pour cela, des aides sont mises en place par le gouvernement, comme le dispositif CEE, Certificats d’Économie d’Énergie, pour l’installation d’un thermostat sur une chaudière existante ; ou encore MaPrimeRénov’, permettant de bénéficier d’aides financières pour l’installation d’une pompe à chaleur. Ou pour aller plus loin quand cela est possible, installer des panneaux photovoltaïques, voire rénover votre bâtiment pour une meilleure isolation thermique et énergétique. Chez Axe Ecologie, nous ferons en sorte de vous guider dans toutes ces démarches, pour avancer ensemble vers un monde plus responsable.